Premiers logements collectifs imprimés en 3D – partie 1 de 3
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Premiers logements collectifs imprimés en 3D – partie 1 de 3

19 avril 2024

3D construction printing uses traditional construction materials in a non-traditional way.
Pour la construction à l’aide de l’impression 3D, on se sert des matériaux de construction traditionnels de manière non traditionnelle.

EN BREF

  • Le premier immeuble de logements collectifs imprimé en 3D au Canada a été construit. Il s’agit du fruit de la collaboration entre plusieurs partenaires : l’équipe de l’innovation en matière de logement de la SCHL, Habitat pour l’humanité Windsor-Essex (en anglais seulement), l’Université de Windsor (en anglais seulement), la Ville de Leamington et Nidus3D (en anglais seulement).
  • Pour la construction à l’aide de l’impression 3D, on se sert des matériaux de construction traditionnels de manière non traditionnelle. Selon les adeptes de l’impression 3D et les spécialistes du secteur, il s’agit d’une solution rapide et respectueuse de l’environnement. Elle permet de remplacer les méthodes de construction traditionnelles.
  • Les partenaires étaient déterminés à explorer de nouvelles façons de s’attaquer à la crise du logement dans le comté de Windsor-Essex. Ils ont permis de créer un projet inédit au Canada afin de transformer la situation résidentielle de 4 familles.

Qu’est-ce que la construction par impression 3D?

L’impression de construction en 3D est une technique qui consiste d’introduire du mortier (fait de poudre de ciment, de sable et d’eau) ou du béton (fait de poudre de ciment, de sable, de granulat ou de gravier et d’eau) dans une imprimante 3D. L’imprimante 3D se déplace autour des fondations et extrude le matériau de construction, couche par couche. Chaque couche se superpose à la précédente et forme progressivement un immeuble.

« Ce ne sera pas facile. »

Terry Petkau d’Habitat pour l’humanité Canada a communiqué avec Fiona Coughlin, directrice générale d’Habitat pour l’humanité Windsor-Essex. Il lui a proposé d’imprimer en 3D le premier ensemble de logements collectifs au pays, et elle a immédiatement saisi la portée d’un tel projet.

« À Windsor et dans le comté d’Essex, 6 500 familles sont inscrites sur une liste d’attente pour des logements communautaires subventionnés, explique Fiona. Nous savons qu’il y a environ 4 000 familles de plus qui sont à deux doigts de perdre leur stabilité en matière de logement. »

Répondre à la demande de logements abordables est une chose. Construire le premier ensemble de logements collectifs imprimé en 3D au Canada en est une autre pour Fiona et son équipe.

Fiona Coughlin, directrice générale, Habitat pour l’humanité Windsor-Essex
Fiona Coughlin, directrice générale, Habitat pour l’humanité Windsor-Essex.

« Pour la plupart d’entre nous, nous avons un côté réaliste et savons que ce sera difficile, car il s’agit d’une première expérience. Nous avons toujours été un groupe qui, quand on lui propose quelque chose d’innovant et d’excitant, réfléchit à la manière de le faire après avoir accepté le projet. »

Pour Fiona, l’enthousiasme et la collaboration dont ont fait preuve les partenaires l’ont finalement rassurée.

« Habitat pour l’humanité a établi un solide partenariat avec la SCHL. Nous avons travaillé ensemble à un certain nombre d’initiatives en matière de logement », raconte Fiona.

« Habitat est l’un des principaux partenaires de la SCHL. On contribue à offrir des logements abordables à la population canadienne, déclare Jonathan Laflamme, conseiller en initiatives de lutte contre les changements climatiques à la SCHL. La SCHL cherchait des innovations dans le secteur de la construction qui permettraient de mettre plus de logements abordables sur le marché, plus rapidement et à moindre coût. Dans nos recherches, nous avons constaté que la construction par impression 3D pouvait convenir. Nous avons donc fait part de cette idée à Habitat lors d’un appel. La SCHL et Habitat ont convenu d’explorer cette technologie et de vérifier si les allégations répandues à son sujet étaient vraies ».

Sans l’initiative et le soutien précieux de la SCHL, ce projet de collaboration n’aurait pas vu le jour.
– Sreekanta Das, Ph. D., professeur de génie civil et environnemental, Université de Windsor

Pendant l’appel, Habitat a mentionné que l’Université de Windsor menait déjà des recherches sur l’impression de logements en 3D.

« Il allait de soi qu’il fallait réunir l’Université de Windsor et Habitat, affirme Fiona. Je félicite la SCHL de l’avoir fait. »

Chronologie de la collaboration entre Habitat pour l’humanité canada et la SCHL

  1. 2019

    Le gouvernement du Canada, par l’entremise de la SCHL, annonce un investissement de 32,4 millions de dollars sur 3 ans dans le cadre du Fonds national de co-investissement pour le logement.

     
  1. 2020

    Le gouvernement du Canada, par l’entremise de la SCHL, annonce un investissement de 40 millions de dollars. Ces fonds serviront à créer 200 possibilités d’accession à la propriété pour les familles canadiennes noires partout au pays.

     
  1. 2023

    Le gouvernement du Canada, par l’entremise de la SCHL, annonce un investissement de 25 millions de dollars. Ces fonds serviront à la construction de 500 logements abordables partout au pays au cours des 3 prochaines années.

     

 

Bâtir l’équipe

Sreekanta Das est professeur de génie civil et environnemental à l’Université de Windsor à l’Université de Windsor. Avec son équipe, il suit depuis environ 3 ans les progrès internationaux de l’impression 3D, dans la construction résidentielle, les matériaux, la technologie et la recherche.

Plus l’équipe approfondissait ses connaissances, plus elle souhaitait créer un projet de démonstration innovant.

« Nous avons vite compris que pour démontrer le potentiel d’efficacité de rentabilité de cette technologie de construction résidentielle, nous avions besoin de soutien financier et de partenaires », affirme M. Das.

Dr Sreekanta Das dans un laboratoire d'essais à l'Université de Windsor.
Dr Sreekanta Das dans un laboratoire d'essais à l'Université de Windsor.

Qui figure en tête de liste des partenaires potentiels de M. Das? Habitat pour l’humanité Windsor-Essex et la SCHL.

C’était le moment idéal. Habitat pour l’humanité Windsor-Essex et l’Université de Windsor ont, en étroite collaboration, soumis à la SCHL des propositions de recherche et d’aménagement pour un ensemble de 4 logements imprimés en 3D.

Les propositions ont été approuvées, et M. Das et son équipe ont été ravis d’aller de l’avant.

« Nous avons eu la chance de collaborer avec la SCHL et Habitat pour l’humanité sur ce projet, souligne M. Das. Sans l’initiative et le soutien précieux de la SCHL, ce projet de collaboration n’aurait pas vu le jour. »

Habitat a pris en charge le projet, et Fiona s’est mise au travail.

C’est à ce moment que Fiona a communiqué avec Ian Arthur. Ce dernier n’avait pas encore créé son entreprise, Nidus3D.

« Fiona m’a envoyé un message sur LinkedIn pour me demander si nous pouvions nous rendre sur place et imprimer quelque chose, raconte Ian.

Ian Arthur, fondateur de Nidus3D, qui imprime dans son usine de production à Kingston.
Ian Arthur, fondateur de Nidus3D, qui imprime dans son usine de production à Kingston.

C’était environ 3 mois avant que nous n’ayons vraiment l’intention d’imprimer quoi que ce soit en dehors d’un entrepôt d’essai. Nous avons donc fait beaucoup de choses très, très rapidement. »

Fiona a visité le site de Nidus à Kingston pour rencontrer l’équipe. « C’est ce jour-là que J’AI SU que nous pouvions réussir », dit-elle.

« Les travailleurs ont coulé un mur échantillon pour nous le montrer, et l’imprimante s’est bloquée. Il a suffi de 30 minutes pour tout réparer, et c’est à ce moment que je me suis dit que le projet serait un succès. Voilà le genre d’attitude qui va nous permettre de construire une habitation. »

Recherche d’un endroit pour imprimer

« Nous avions l’imprimante, les chercheurs, les innovateurs, et un peu de financement. Maintenant, il nous fallait trouver un site pour ces logements. »

« Nous savions que la municipalité avec laquelle nous allions travailler devait être ouverte à l’innovation, car le code du bâtiment est très strict. »

C’est alors que la ville de Leamington est venue à l'esprit.